La vie en van ou “vanlife” comme on l’appelle sur les réseaux sociaux, a le vent en poupe. Initialement nous sommes partis en 2020 pour un voyage sans date de retour avec mon compagnon. Il s’est transformé ensuite en nouveau mode de vie.
Je vous partage aujourd’hui ce que m’a appris la vanlife, pour le meilleur et pour le pire.
Reconnexion à la nature
Le silence et la solitude me sont vitaux. Le contact avec la nature et le temps à l’extérieur sont indispensables à mon bon équilibre.
J’ai besoin de vivre dans une région où il y a de l’eau dans les rivières.
J’ai appris à avoir froid, j’ai également réalisé que sans en avoir vu pendant deux hivers, j’aime la beauté de la neige.
J’ai réaligné mon rythme à celui des cycles féminin et des cycles des saisons. Hibernation hivernale, exaltation estivale.
J’aime les chiens, j’aime toujours les chats.
Développement de soi
La vanlife m’a appris à relativiser beaucoup de choses. À en prendre d’autres au sérieux.

Une des choses les plus utiles que j’ai apprises, c’est de faire face au vide et non le remplir à tout prix. À aimer l’ennui, l’immobilité, le rien. J’en ai pris conscience et me suis défaite de certaines addictions.
La vie en van m’a appris à beaucoup m’adapter. Mais malgré toute ma bonne volonté et des années de travail sur moi, je ne peux m’adapter à tout. Je suis d’ailleurs convaincue que personne ne peut s’adapter à tout sans altérer sa santé. Nous avons tous une essence propre qui fait la diversité de l’espèce humaine.
J’ai besoin d’intimité. Vivre toute l’année sur la place publique est un challenge.
La vie en van est dure, brute, épouvante pour le corps et l’esprit. Cette vie en couple, dans la durée, mène à visiter nos coins d’ombres les plus sombres et les montrer à notre partenaire, qu’on le veuille ou non. Elle pousse à une connaissance de l’autre forte, profonde, intense.
La vanlife ne protège pas plus de la dépression qu’un autre mode de vie.
J’ai découvert un peu plus qui je suis et qui je ne suis pas.
Digital nomadisme
Je ne suis pas faite pour le digital nomadisme et les ventes de produits passifs, j’aime trop le contact pour cela. Je crois beaucoup trop en l’unicité, aux modes de fonctionnement de chacun, pour créer des recettes universelles qui correspondent à tous et les servir sans échanges directs.

Écrire est une passion, une médecine, un de mes dons. Tourner des vidéos en parlant toute seule à mon téléphone, n’est pas ce que j’aime.
Je ne suis plus capable de passer huit heures par jour devant un écran. Je ne l’ai jamais été d’ailleurs, je me le suis juste fait croire. Je continuerai par ailleurs à lire des livres en papier.
Relation aux autres
Même si je parle anglais, les échanges dans ma langue maternelle me sont précieux. Ils apportent une profondeur et une justesse aux échanges qui me nourrissent.
On peut connaître bien plus profondément des gens avec qui l’on partage son quotidien et ses galères sur la route, que des proches que l’on connaît depuis des années, car les masques tombent rapidement.
Je préfère voir mes proches, qu’entretenir une relation à distance avec eux.
Observer le monde
Il existe de belles personnes, mais certaines d’entre elles ont vécu des évènements si difficiles qu’elles semblent mauvaises.
L’Europe est très peuplée.
Tout le monde rêve d’avoir son coin de paradis, chacun à sa façon.
Le tourisme a dévisagé des régions entières. Le maître du monde, est pour l’instant l’argent, qu’on le veuille ou non.

On peut vivre un an sur la route et pourtant parcourir moins de km à deux que je n’en parcourais seule avant (en grande partie pour mon travail).
L’envers du décor de la vie en van
Je n’ai aucune envie de partager avec qui veut bien le regarder sur Instagram tous mes faits et gestes et où je me trouve.
J’ai vu l’envers du décor de l’insta – youtube vanlife. Primo, cela ne m’a jamais donné envie d’en faire mon job. Deuxio: Aïe, souvent l’envers du décors est triste sous bien des aspects. L’indépendance, comme la liberté, ont de nombreux visages.
La vie en van rend elle libre ?
La liberté n’est pas toujours là où on le croit. On raconte bien des mensonges dans les médias traditionnels. L’herbe n’est souvent pas plus verte ailleurs.
On ne sort jamais vraiment du système. Au mieux, on fait un pas de côté, ou on s’illusionne d’en être sorti.
Ecologie, ressources et nature
Se nourrir sainement est parfois un challenge.
On détruit la planète : je le savais déjà, sauf que dans un pays propre et bien rangé comme la Suisse c’est plus sournois et moins tape à l’œil.
L’eau qui coule du robinet en permanence est un luxe. Sans même parler de la douche chaude. Les toilettes dans la nature c’est bien. Sauf quand il pleut et fait très froid.
L’électricité est précieuse, comme l’eau, elle s’économise.
Un tiroir de vêtements suffit et simplifie la vie.
Alors, casanière ou voyageuse ?
Je suis finalement bien plus casanière que ce que je ne le pensais. Je suis vite devenue très attachée à ma maison roulante et mon petit intérieur. Est-ce parce qu’elle contient presque tout ce qu’il me reste de matériel et que l’humain est un indécrottable matérialiste ?
Dans ma vie, j’ai souvent voyagé loin. J’ai compris après deux ans sur la route, que derrière la soif de découvertes se cachait en réalité quelque chose que je voulais fuir.
Je préfère clairement voyager sans travailler et travailler sans bouger.
J’ai vraiment compris le sens de ce mythe mélanésien que j’aime tant depuis de nombreuses années:
« Tout homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est-à-dire de l’enracinement, de l’identité.
Les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre. Jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre que l’on fabrique la Pirogue. »
Et toi, qu’as-tu appris, si tu as vécu en van ? Quelle idée te fais-tu de la vanlife ? Cette vie te fait rêver ou au contraire, es-tu mieux chez toi ? Partage ton expérience en commentaire.
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